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Au IVᵉ et Vᵉ siècle, alors que l’Empire romain se transforme, la Turquie devient le cœur battant de la réflexion chrétienne. C’est là que se tiennent les grands conciles œcuméniques, là aussi que prient et écrivent les Pères Cappadociens, théologiens et contemplatifs. Cette terre a façonné le visage de la foi que nous professons encore aujourd’hui.
En 325, sous le règne de l’empereur Constantin, un concile réunit à Nicée plus de 300 évêques venus de tout l’Empire. L’enjeu est vital : répondre à l’arianisme, doctrine qui niait la divinité du Christ.
Après des débats intenses, l’Église proclame sa foi :
« Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père »
Le Credo de Nicée devient la colonne vertébrale de la foi chrétienne, encore récité chaque dimanche dans la liturgie.
Aujourd’hui, les vestiges de la basilique Saint-Nicolas, immergée dans le lac d’Iznik, rappellent ce moment fondateur : ici, la foi s’est faite confession commune, au-delà des frontières.
Un siècle plus tard, en 431, un nouveau débat secoue l’Église. Le patriarche Nestorius refuse de donner à Marie le titre de Theotokos — “Mère de Dieu” — préférant parler de “Mère du Christ”.
Le concile d’Éphèse réaffirme alors l’unité de la personne du Christ : en Jésus, Dieu et homme ne sont pas séparés. Proclamer Marie Theotokos, c’est confesser que le Verbe s’est fait chair.
La tradition rapporte que les habitants d’Éphèse, joyeux de cette décision, accompagnèrent les évêques en procession aux flambeaux. À quelques kilomètres, la Maison de la Vierge Marie est aujourd’hui un lieu de silence et de prière, symbole de cette maternité spirituelle universelle.
En 451, à Calcédoine (Kadıköy), de l’autre côté du Bosphore, l’Église précise encore le mystère de l’Incarnation en affirmant que le Christ est pleinement Dieu et pleinement homme, sans confusion ni séparation. Ce concile trace une voie d’équilibre : reconnaître Dieu à travers l’humanité de Jésus, accueillir le mystère dans la clarté de la raison.
Pendant ce temps, au cœur de l’Anatolie, trois voix s’élèvent : Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse. Ces “Pères Cappadociens” unissent contemplation et réflexion, silence et parole.
Ils affirment la foi trinitaire :
“Un seul Dieu en trois personnes, égales en nature, distinctes dans leurs relations.”
Philosophes et moines, ils fondent une théologie du visage : en contemplant le Fils, nous voyons le Père dans la lumière de l’Esprit. Leurs écrits ont façonné la prière, la liturgie et la pensée chrétienne orientale.
Dans les vallées troglodytiques de Cappadoce, creusées d’églises et de fresques, leur héritage se lit encore à même la pierre.
La foi cherche l’intelligence.” – Saint Anselme
La Turquie fut ainsi une “Église-mère” pour le monde chrétien : elle a vu naître les mots, les rites, la pensée qui structurent encore la foi. S’arrêter dans ces lieux, c’est contempler l’unité de la foi et de la raison, le dialogue entre culture grecque et révélation biblique.
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